Réhabilitation du réseau d'assainissement
Rue du Coteau à Cambremer
Historique :
Vieille d’une quarantaine d’année, la canalisation publique d’assainissement collectif desservant les habitations 1 à 15 de la rue de la Rosière est située, sous servitude, en domaine privé chez les riverains de la rue du coteau et son exutoire se situe rue des Champs.
Les diagnostics des réseaux réalisés en 2010 et 2011, ont montré que la canalisation en amiante ciment de diamètre 160 mm souffrait d’un manque d’entretien et de vieillissement entrainant des défauts importants d’étanchéité.
Plusieurs projets de réhabilitation en tranchée ouverte sont alors évoqués nécessitant l’intervention d’engins mécaniques dans les jardins et, au vu de la configuration et de l’aménagement des terrains privé, auraient causé d’importants dégâts et auraient été très complexe à réaliser.
Ces propositions de travaux ont provoqué en 2012-2013 la colère des riverains qui constituèrent un comité de défense mettant un terme aux projets de réhabilitation.
La remise en état du réseau est cependant nécessaire :
A la création du SICTEC (Syndicat Intercommunal de Collecte et de Traitement des Eaux de Cambremer) en janvier 2015, le Président Jean-Yves DUBOURGUAIS se devait donc de reprendre la réhabilitation.
La technique à employer est déjà bien connue des professionnels depuis de nombreuses années. Le chemisage continu des collecteurs et branchements permet de reconstituer la canalisation sans ouvrir de tranchée en passant par l’intérieur. Après hydrocurage et visite caméra, un robot équipé d’outils de fraisage atténue les irrégularités les plus importantes.
Pour le chemisage, un feutre enduit de résine polymérisant à chaud est introduit dans la canalisation par une technique dite de retournement (comme lorsqu’on remet une chaussette à l’endroit), elle est plaquée contre les parois par pression d’air. La polymérisation se fait par injection de vapeur. Une fois polymérisée la gaine devient structurante et peut donc se substituer à l’ancienne canalisation.
L’opération a été réalisée sur 1 semaine durant le mois de juillet sans aucun terrassement et en utilisant des dispositifs manuellement transportables sans engins mécaniques, donc sans aucun dégât; les véhicules lourds stationnant dans les zones accessibles.
186 m de collecteur, 8 branchements et 3 regards de visite ont ainsi été réhabilités par l’Entreprise ATEC Réhabilitation pour un montant total de 35 193 € TTC
Ces travaux sont subventionnés à hauteur de 13 150 € par l’Agence de l’Eau Seine Nord et ont été réalisés sous charte qualité nécessitant un contrôle extérieur (vérification caméra et contrôle de l’étanchéité) mené par l’Entreprise Bonnefoy pour un montant de 4 212 € TTC Soit un montant total de 39 975 € études préliminaires incluses pour un reste à charge du Syndicat de 26 825 € TTC.
Mise en oeuvre de la gaine dans le collecteur Polymérisation de la gaine par injection de vapeur
Remerciements :
Jean-Yves DUBOURGUAIS remercie les riverains propriétaires des rues du Coteau et de la Rosière pour leur compréhension dans la gêne occasionnée par ces travaux, pour avoir laissé un libre accès au réseau situé sur leur propriété et pour avoir facilité autant que faire se peut l’intervention délicate des Entreprises.
Merci également aux Entreprises et notamment à l’Entreprise ATEC Réhabilitation qui a mené à bien cette opération, rendue complexe par la configuration des lieux, en parfaite concertation avec l’ensemble des propriétaires riverains.
Assainissement : la nouvelle station
En 2014 Cambremer s’est doté d’une nouvelle station de traitement des eaux usées
L’ancienne station n’étant plus en mesure de traiter efficacement les eaux usées, la précédente municipalité a décidé sa réhabilitation. Dès janvier 2012 les études étaient lancées permettant de définir le type de station, son dimensionnement et son implantation.
La maîtrise d’œuvre a été confiée par appel d’offres à l’Entreprise SOGETI qui a assuré la conception, la consultation des entreprises et le suivi des travaux pour la réalisation des ouvrages.
Le choix s’est alors porté sur une station avec un traitement de type biodisques permettant d’améliorer le rendement épuratoire et d’augmenter la capacité de traitement en passant de 950 Equivalents Habitants ‘(EH) sur l’ancienne station à 1300 EH soit un débit moyen journalier de 195 m3 traité pour ce nouvel ouvrage. L’implantation retenue est une parcelle située à 600 m au nord de la station existante, là où le ruisseau des Fontaines passe sous la RD 85 (Route de Rumesnil), ce ruisseau, affluent du Grandouet permet le rejet des eaux traitées.
Au 3ème trimestre 2013 commencent les travaux d’extension du réseau reliant l’ancienne station à la nouvelle. Cette extension permet par ailleurs de raccorder les quelques habitations situées sur son tracé. Ces travaux ont été réalisés par l’Entreprise CISE TP
Début septembre 2013 L’Entreprise SAUR démarre les travaux de construction de la nouvelle station qui s’achèveront fin juin 2014. La mise en service à lieu début juillet 2014 et commence alors une délicate période de réglages visant à optimiser le rendement épuratoire et caler les paramètres nécessaires à son bon fonctionnement.
Lors de la 1ère réunion de présentation du 12 septembre 2014, la municipalité a demandé à l’Entreprise SOGETI concepteur de l’ouvrage et à l’Entreprise SAUR chargée de la réalisation puis de l’exploitation de la station de solutionner les problèmes récurrents d’odeurs ressenties en périphérie de la station. La municipalité reviendra régulièrement vers l’exploitant afin de s’assurer du retour à une situation normale.
Le coût de l’ensemble de l’opération s’élève à 1 186 000 € TTC. L’Agence de l’Eau Seine Normandie participe au financement à hauteur de 406 000 €.
Présentation de la station
En s’aidant de la représentation schématique de la station et sans entrer dans des détails techniques complexes, son principe de fonctionnement peut être présenté en quelques lignes. Les eaux usées provenant du bourg de Cambremer et de Saint Laurent du Mont secteur les Trois Rois, grâce à un réseau de collecte partiellement rénové en 2013, rejoignent la station en longeant la Route Départemental 85 puis en croisant le Ruisseau des Fontaines.
L’arrivée se faisant à une profondeur de 5 m, un poste de relèvement 2 redirige les effluents vers le dégrillage 3.
Le dégrillage est destiné à retenir les matières volumineuses et déchets de toutes sortes contenus dans les eaux usées. L’ensemble de ces déchets est alors mécaniquement et automatiquement compacté, ensaché et placé en container. L’évacuation de ces déchets se fera par la filière ordures ménagères.
Les eaux usées ainsi débarrassées des déchets grossiers sont dirigées 4 vers la lagune de décantation 5.
La lagune de décantation va permettre de séparer les éléments les plus lourds qui vont se déposer sur le fond et être conduits 7 vers le poste de refoulement des boues 8, des eaux à épurer captées en surface et canalisées 6 vers les disques biologiques appelés également biodisques 10.
Notre station est équipée d’un ensemble de trois unités constituées elles-mêmes de trois disques.
L’entrée de l’effluent se fait en égale proportion et simultanément dans chacune des unités.
Le biodisque consiste en un assemblage de plusieurs disques, réalisés en matériau composite, montés et solidement fixés sur un arbre. L'arbre est mis en rotation lente par un motoréducteur, avec une vitesse comprise entre 1 et 6 rotations par minute, selon le diamètre des disques et les caractéristiques de l'effluent à traiter. Le Biodisque est en partie immergé dans l'effluent à épurer, lui-même contenu dans un réservoir. Son mouvement rotatif le met alternativement en contact avec l’effluent et l'oxygène de l'air.
Une flore bactérienne, nourrie par les microorganismes contenus dans l'eau usée, se forme à la surface des disques. La déphosphatation de l’effluent se fait par injection à l’aide de pompes doseuses de chlorure ferrique dès l’entrée dans les biodisques 15. L’effluent ainsi épuré transite par un décanteur situé à l’extrémité de chaque unité (Schéma Biodisque détail de fonctionnement). Les déchets laissés, après digestion des microorganismes, par la flore bactérienne sous forme de boue dite secondaire sont redirigée vers le poste de refoulement des boues 8.
Sortant des biodisques, les eaux traitées passent par un canal de mesure et prélèvement et rejoignent le ruisseau des Fontaines.
Pour compléter et achever le traitement il faut maintenant s’intéresser aux boues. Le poste 8 va les transporter vers les lits de séchage 13 qui seront faiblement et alternativement alimentés.
Le séchage des boues sur lits plantés de roseaux repose sur la mise en place d’un massif filtrant reconstitué, de granulométrie croissante de la surface vers le fond et drainé, sur lequel des boues sont progressivement disposées et dans lequel des roseaux se développent (Schéma Filière Boues).Le rôle des roseaux est d’abord mécanique en facilitant la percolation des eaux et matières de surface. Ils améliorent également l’aération de l’ensemble des boues, leur évitant ainsi de devenir fermentescible et favorisant leur minéralisation. En été, en plus de cette évacuation gravitaire et rapide de l’eau libre, les roseaux vont aussi accélérer la déshydratation par évapotranspiration. Les bassins doivent donc être correctement ventilés (Photo station lits de séchage arrivée des boues et cheminées de ventilation).
La qualité des eaux rejetées au ruisseau est régulièrement contrôlée par l’entreprise Saur exploitant de la station dans le cadre d’autocontrôles mais également par les services du Conseil Général du Calvados (SATESE).